LES ARBRES DU SOUVENIR DANS LE MONDE

Depuis la nuit des temps, on se chuchote à l’oreille que les arbres sont la connexion entre la terre et le ciel. Les feuilles sont les sens qui permettent de relier ces deux pôles, et le tronc est le cœur qui fait circuler la sève. L’arbre est le symbole de la force et de la sagesse, et surtout celui de la vie. Quoi de plus symbolique alors que de le choisir pour perpétuer la mémoire de nos proches disparus ! Tour d’horizon des pratiques dans le monde.

Royaume-Uni : une alternative aux stèles funéraires

En Angleterre, plus de 200 lieux offrent la possibilité de planter un arbre en mémoire de la personne décédée. Les cendres sont dispersées ou enterrées lors de la plantation de l’arbre. Ces arbres commémoratifs, appelés aussi arbre mémorial, sont un lieu de recueillement paisible et vivant. Ils sont souvent plantés dans l’enceinte du cimetière et offrent une alternative aux tombes et autres monuments funéraires traditionnels.

Des arbres commémoratifs dans un cimetière

Allemagne : les cérémonies dans la nature

En Allemagne, il existe environ 70 forêts-cimetière dans lesquelles les proches peuvent déposer les cendres de leurs morts. Les enterrements dans la nature, au milieu des arbres et des oiseaux, tendent eux aussi à se faire connaitre et remplacent parfois les cérémonies à l’église.

France : deux cimetières entièrement végétaux où il fait bon venir se balader

En France, on compte aujourd’hui deux cimetières végétaux qui permettent l’inhumation du corps en pleine terre. Les cercueils doivent être en bois non-traité ou en carton. Les familles renoncent à réaliser des soins de thanatopraxie, qui entrainent la pollution des sols, et privilégient les fibres naturelles pour le choix des vêtements portés par le défunt.

En cas de crémation, les urnes arbre se prêtent particulièrement à ce type de cimetière. Elles contiennent les cendres du défunt, la graine d’arbre de l’essence choisie et tout ce qui est nécessaire à la croissance de l’arbre.

Belgique : une reconnexion au sacré de la forêt

En plein centre de la Wallonie, Soleilmont est le premier lieu de mémoire et de recueillement naturel belge. Cette forêt de 11 hectares est gérée par la fondation Les Arbres du Souvenir qui a « pour mission première d’apaiser les personnes endeuillées, par une reconnexion à la forêt et à ce qu’elle a de sacré ». C’est d’ailleurs aussi grâce à Alexia, sa fondatrice et directrice, que les forêts du Souvenir de Sôvenance ont vu le jour en Suisse.

Japon : lorsque l’espace pour enterrer les morts vient à manquer

Au Japon, l’inhumation dans les arbres est pratiquée depuis la nuit des temps. Ces dernières années, elle gagne cependant en popularité en raison de la diminution de l’espace disponible pour les tombes, la surpopulation impactant aussi les cimetières. Dans certaines villes, le prix au mètre carré des concessions est plus élevé que celui des biens immobiliers. Conséquences ? Les tombes sont remplacées par des columbariums, moins gourmands en espace, et la durée de la concession est limitée à maximum 15 ans, après quoi les restes du défunt sont incinérés et l’espace est utilisé pour une autre sépulture. Les familles cherchent au travers des arbres commémoratifs une solution pérenne, naturelle et douce.

Partout dans le monde

Partout dans le monde, des entreprises proposent de planter un arbre en mémoire d’un proche. On peut choisir diverses variétés telles que le cyprès, qui symbolise l’immortalité, ou l’acacia pour la renaissance. Un certificat de plantation est remis aux proches. Un témoignage d’affection qui est aussi bon pour la planète !

Vous connaissez d’autres manières de rendre hommage aux proches-disparus au travers des arbres? Dites-le-nous et nous compléterons cet article.

 

 

LES PROMENADES-DEUIL

une activité douce pour faire du bien à son corps et à son esprit 

Le décès d’un être cher est une épreuve qui marque l’esprit autant que le corps. Alors que l’on connaît bien les répercussions psychologiques et émotionnelles du deuil, il est plus rare de s’arrêter sur les impacts physiques. Pourtant, reconnaître les bouleversements physiques permet de prendre des mesures pour mieux traverser le deuil. La promenade-deuil est l’un des outils pour soutenir ce processus.

La mort d’un proche provoque une souffrance psychique et émotionnelle qui se répercute dans le corps

L’annonce de la mort d’un proche est un choc violent qui crée une série de réactions chimiques qui mettent le corps en alerte. Palpitations, tremblements, douleurs musculaires ou sentiment d’oppression au niveau de la poitrine ou des voies respiratoires : autant de symptômes de cet état de choc. Le corps voulant nous protéger, un afflux hormonal neutralise l’émotion pour éviter que l’on ne s’écroule. Pendant quelques minutes, voire quelques heures, nous sommes à l’abri de la réalité et du chagrin qu’elle occasionne.

Suit alors une phase dépressive qui impacte l’intégralité de la vie de la personne endeuillée. Au niveau physique, un état de stress chronique se met en place. Le corps s’épuise petit à petit, l’efficacité du système immunitaire baisse, l’organisme se protège moins bien, les symptômes des maladies déjà présentes avant le deuil s’aggravent. On est plus faible, plus souvent malade, tout le temps épuisé ; et c’est tout à fait normal. Notre inconscient doit détourner une grosse partie de notre énergie pour alimenter le processus du deuil qui nous aidera à aller mieux. Nos besoins sont donc augmentés, comme c’est le cas par exemple lors d’une forte fièvre. Durant cette période, il est primordial de prendre soin de soi pour réduire au maximum les effets négatifs sur l’organisme.

Prendre soin de soi ok, mais comment ?

Prendre soin de soi durant le processus de deuil peut paraître vain. Pourtant, conserver des habitudes saines permet de ne pas mettre sa santé en danger. Même si on n’en a pas envie, on le fait car c’est utile. Votre futur « vous » vous en sera reconnaissant !

La prescription est la même que pour une personne convalescente. Ne dit-on pas d’ailleurs que le deuil est une blessure que l’on peut aider à cicatriser ?

  • Pour commencer, il s’agit de bien manger et de bien s’hydrater. La nourriture et l’eau son notre principal carburant. Une mauvaise alimentation augmente le stress alors qu’une bonne alimentation permet de mieux faire face aux agressions.
  • Le sommeil est crucial même si, pour un certain temps, l’homéopathie ou de somnifères seront peut-être nécessaire.
  • Une activité physique modérée est vivement recommandée. Les études montrent que 3×30 minutes de marche par semaine ont un impact positif sur l’état dépressif.
  • Se détendre et se faire du bien avec des activités que l’on aime : s’accorder un moment de répit dans cette lutte de chaque instant est obligatoire.

Et la promenade-deuil dans tout ça ?

Plus connue sous le nom de rando-deuil, la promenade-deuil est l’un des outils pour aider à traverser le deuil. On préfère utiliser le terme “promenade” car il s’agit bien d’une balade tranquille et non d’une activité physique.  Elle dure environ 1h30 et alterne marche et discussion dans la nature. On choisit en général un endroit calme, peu fréquenté mais bien vivant. On n’est pas à l’abri de se faire déranger par une vache ou par un peu de pluie, mais c’est bien là tout l’intérêt !

Au gré de la promenade et des activités, on parle de la personne que l’on a perdue, on raconte son vécu et on exprime ses émotions. C’est une invitation à se confier à une oreille attentive, bienveillante et extérieure, car sur le chemin du deuil, il est indispensable de mettre des mots pour commencer à aller mieux. La balade est ponctuée de petits ateliers qui encouragent à faire le point et à se reconnecter au moment présent. On cherche ainsi à prendre soin de soi avec une activité douce et relaxante. C’est dans le cumul des petites choses que l’on fait pour se faire du bien que l’on trouve un peu d’apaisement.

Plus d’informations sur les promenades-deuil >