une activité douce pour faire du bien à son corps et à son esprit
Le décès d’un être cher est une épreuve qui marque l’esprit autant que le corps. Alors que l’on connaît bien les répercussions psychologiques et émotionnelles du deuil, il est plus rare de s’arrêter sur les impacts physiques. Pourtant, reconnaître les bouleversements physiques permet de prendre des mesures pour mieux traverser le deuil. La promenade-deuil est l’un des outils pour soutenir ce processus.
La mort d’un proche provoque une souffrance psychique et émotionnelle qui se répercute dans le corps
L’annonce de la mort d’un proche est un choc violent qui crée une série de réactions chimiques qui mettent le corps en alerte. Palpitations, tremblements, douleurs musculaires ou sentiment d’oppression au niveau de la poitrine ou des voies respiratoires : autant de symptômes de cet état de choc. Le corps voulant nous protéger, un afflux hormonal neutralise l’émotion pour éviter que l’on ne s’écroule. Pendant quelques minutes, voire quelques heures, nous sommes à l’abri de la réalité et du chagrin qu’elle occasionne.
Suit alors une phase dépressive qui impacte l’intégralité de la vie de la personne endeuillée. Au niveau physique, un état de stress chronique se met en place. Le corps s’épuise petit à petit, l’efficacité du système immunitaire baisse, l’organisme se protège moins bien, les symptômes des maladies déjà présentes avant le deuil s’aggravent. On est plus faible, plus souvent malade, tout le temps épuisé ; et c’est tout à fait normal. Notre inconscient doit détourner une grosse partie de notre énergie pour alimenter le processus du deuil qui nous aidera à aller mieux. Nos besoins sont donc augmentés, comme c’est le cas par exemple lors d’une forte fièvre. Durant cette période, il est primordial de prendre soin de soi pour réduire au maximum les effets négatifs sur l’organisme.
Prendre soin de soi ok, mais comment ?
Prendre soin de soi durant le processus de deuil peut paraître vain. Pourtant, conserver des habitudes saines permet de ne pas mettre sa santé en danger. Même si on n’en a pas envie, on le fait car c’est utile. Votre futur « vous » vous en sera reconnaissant !
La prescription est la même que pour une personne convalescente. Ne dit-on pas d’ailleurs que le deuil est une blessure que l’on peut aider à cicatriser ?
- Pour commencer, il s’agit de bien manger et de bien s’hydrater. La nourriture et l’eau son notre principal carburant. Une mauvaise alimentation augmente le stress alors qu’une bonne alimentation permet de mieux faire face aux agressions.
- Le sommeil est crucial même si, pour un certain temps, l’homéopathie ou de somnifères seront peut-être nécessaire.
- Une activité physique modérée est vivement recommandée. Les études montrent que 3×30 minutes de marche par semaine ont un impact positif sur l’état dépressif.
- Se détendre et se faire du bien avec des activités que l’on aime : s’accorder un moment de répit dans cette lutte de chaque instant est obligatoire.
Et la promenade-deuil dans tout ça ?
Plus connue sous le nom de rando-deuil, la promenade-deuil est l’un des outils pour aider à traverser le deuil. On préfère utiliser le terme « promenade » car il s’agit bien d’une balade tranquille et non d’une activité physique. Elle dure environ 1h30 et alterne marche et discussion dans la nature. On choisit en général un endroit calme, peu fréquenté mais bien vivant. On n’est pas à l’abri de se faire déranger par une vache ou par un peu de pluie, mais c’est bien là tout l’intérêt !
Au gré de la promenade et des activités, on parle de la personne que l’on a perdue, on raconte son vécu et on exprime ses émotions. C’est une invitation à se confier à une oreille attentive, bienveillante et extérieure, car sur le chemin du deuil, il est indispensable de mettre des mots pour commencer à aller mieux. La balade est ponctuée de petits ateliers qui encouragent à faire le point et à se reconnecter au moment présent. On cherche ainsi à prendre soin de soi avec une activité douce et relaxante. C’est dans le cumul des petites choses que l’on fait pour se faire du bien que l’on trouve un peu d’apaisement.