De nos jours, de plus en plus de personnes choisissent de disperser les cendres de leur proche ou de leur animal de compagnie en pleine nature. Alternative au cimetière, au puit du souvenir ou au columbarium, la dispersion en pleine nature s’entend comme un choix libre et indépendant de toute religion. Du choix du lieu de dispersion à l’inhumation de l’urne en passant par les spécificités cantonales : cet article se penche sur les points essentiels à prendre en compte avant d’opter pour cette alternative.

Choisir le lieu le plus approprié, pour aujourd’hui et pour demain

La Suisse n’interdit pas la dispersion des cendres en pleine nature sous réserve de l’accord du propriétaire. Il est donc possible d’enterrer les cendres d’un proche dans son jardin ou sur un terrain familial. Toutefois, avant d’opter pour cette alternative, il est important de comprendre que les cendres, une fois dispersées, ne peuvent plus être déplacées. Ainsi, en cas de déménagement ou de vente du terrain, le site mémoriel risque de ne plus être accessible. Il convient également de penser aux besoins des proches qui souhaitent se recueillir auprès du défunt. Pourront-ils accéder au site choisi sans déranger le propriétaire du terrain ?

Pour ces raisons, beaucoup préfèrent se tourner vers des lieux ouverts au public : dispersion des cendres dans le lac ou en montage, près d’un arbre ou dans une prairie. La Suisse regorge de magnifiques endroits où reposer pour l’éternité. D’autres préfèrent des alternatives plus insolites, comme répandre les cendres depuis un hélicoptère dans les Préalpes fribourgeoises ou avec un drone sur le lac Léman. Il existe de plus en plus de possibilités pour des funérailles personnalisées qui, on peut le dire, sortent alors aussi de l’ordinaire.

Lorsque les cendres sont disséminées en pleine nature, le lieu d’hommage n’est pas forcément reconnaissable. Avant de recourir à ce mode de dispersion, il est donc important de considérer les besoins de chacun pour vivre son deuil. Certains auront besoin d’un lieu de commémoration distinct et reconnaissable pour se recueillir, un peu comme un témoin du passage du défunt dans ce monde. Pour d’autres, cela peut être moins important. Quel que soit la préférence, il est recommandé de choisir un endroit peu susceptible de changer. Par exemple, choisir un arbre qui n’est pas protégé contre la coupe par des contrats et actes notariés est à éviter. L’abattage de l’arbre, à cause du bostriche ou simplement en vue de la production de bois, peut être vécu comme un réel traumatisme par la famille du défunt. C’est pourquoi tous les Arbres du Souvenir de Sôvenance sont protégés pendant 50 ans. Cette mesure garantit à la famille de toujours retrouver le lieu de mémoire. Même si l’Arbre du Souvenir vient à tomber à cause d’une tempête ou d’une maladie, il demeurera toujours sur place et accessible jusqu’à sa décomposition complète, suivant ainsi le cycle naturel de la vie.

La forêt, un terrain privé accessible au public

Grâce à l’art. 699 du Code civil suisse (CC) et l’art. 14 de la loi sur les forêts (LFo), les forêts sont des espaces ouverts et accessibles au public. Leur libre accès est garanti à la population. Cependant, cela ne signifie pas que les forêts n’ont pas de propriétaire. Selon Forêt Suisse, l’association des propriétaires forestiers, les forêts suisses appartiennent à environ 250’000 propriétaires différents. Parmi eux, 244’000 sont des propriétaires forestiers privés et près de 3’500 des propriétaires forestiers publics comme les bourgeoisies ou les communes. Obtenir l’autorisation du propriétaire de la forêt est obligatoire pour la dispersion des cendres en Suisse.

Dispersion des cendres ou inhumation de l’urne funéraire dans le sol ?

Les cendres peuvent être dispersées sans urne ou enterrées avec une urne biodégradable. Attention alors aux urnes prétendument biodégradables, qui contiennent parfois des vis, du plastique et d’autres matériaux qui ne se décomposeront pas naturellement. Pour des urnes qui respectent l’environnement, Les Pompes funèbres du Léman proposent un large éventail d’urnes fabriquées à partir de sel, de sable ou de bois. L’urne peut ainsi être choisie en fonction du lieu d’inhumation, et ceci en respectant notre environnement.

En cas d’inhumation dans le sol, il est primordial d’enterrer l’urne suffisamment profondément. En effet, les urnes biodégradables mettent environ un an pour disparaitre, alors que les sols sont sujets aux mouvements dus aux changements météorologiques et à l’érosion. Il n’est pas rare que des urnes soient découvertes en forêt par des promeneurs ou des enfants qui s’amusent. Ces personnes peuvent ne pas reconnaitre l’objet et donc ne pas le traiter avec toute la considération que nos morts méritent.

Spécificités régionales pour la destination des cendres issues de la crémation

La Suisse ne serait pas la Suisse sans ses particularités régionales. Veuillez donc vous renseigner sur les pratiques dans votre région avant de procéder à la dispersion des cendres de votre proche. Voici les liens vers les pages relatives du Canton de Genève et de Vaud. Les autres cantons romands n’ont pour l’instant pas publié d’information à ce sujet.

Canton de Genève : Peut-on disperser les cendres d’un défunt n’importe où, en Suisse ?

Canton de Vaud : Destination des cendres